L’état de la RSE en Espagne

Le 5 mars 2011 a été publiée au Journal Officiel Espagnol (BOE) la loi dite “de Economía Sostenible” adoptée par le Parlement quelques jours auparavant.

Sur la centaine d’articles que contient la Loi seuls 2 font explicitement référence à la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE). L’article 35 concerne les entreprises publiques, l’article 39 étant dédié lui au secteur privé. Il confirme le rôle du CERSE (conseil national de la RSE) dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne le thème du reporting puisque les sociétés anonymes de plus de 1000 salariés , 426 entreprises au total, devront obligatoirement lui communiquer leur rapport de RSE et Développement Durable (DD). Les entreprises de moins de 1000 salariés pourront également le faire, sur la base du volontariat, afin d’obtenir un certificat officiel de RSE. Le seuil minimum des 1000 n’est pas particulièrement favorable au développement de la RSE, néanmoins de nombreuses PME commencent à s’intéresser à ce sujet, anticipant peut-être l’évolution de la loi, ou une future réglementation au niveau européen visant à encourager l’ensemble des entreprises, y compris les PME à communiquer leurs actions en la matière. La RSE planifiée de manière stratégique est une opportunité réelle pour les PME, certaines n’ayant pas attendu la loi pour s’en rendre compte, et il est dommage de donner l’impression qu’il s’agit d’un sujet qui ne concerne que les grandes entreprises.

Quant aux entreprises publiques, l’article 35 de la loi prévoit des obligations assez fortes en matière de reporting annuel (en particulier sur le thème de la parité et l’égalité des chances) avec un effet ricochet sur les prestataires de service, en prévoyant par exemple des clauses sur les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre, les mesures de recyclage et l’impact environnemental des travaux réalisés pour le compte du secteur public. On peut là-aussi s’attendre à un effet d’amplification de la RSE, à condition que les PME se dotent de méthodes et d’outils leur permettant de répondre aux nouvelles exigences. Les mesures d’économies d’énergie sont aussi très fortement à l’ordre du jour.
La loi mentionne que le CERSE continuera à s’appuyer sur les textes et outils existants au niveau international, donc tout particulièrement sur le Global Compact des Nations Unies et sur le framework de reporting du GRI (Global Reporting Initiative), très utilisé en Espagne autant dans les grandes entreprises, en particulier celles cotées en Bourse, qui selon un rapport de 2004, publiaient déjà quasiment toutes un rapport de DD sur ces critères, ainsi que dans certaines PME.

Pour mémoire le CERSE a été officiellement installé en janvier 2009, et son activité n’a démarré que très lentement. Il est constitué de 56 membres, représentant la société civile, les entreprises, les syndicats et les collectivités locales, sous l’égide du Ministre du Travail et de l’Immigration. Plusieurs groupes de travail ont été constitués pour aborder le rôle de la RSE dans le développement durable, la transparence, communication et normes des rapports des entreprises sur le sujet ou encore la consommation et l’Investissement responsable. Ces groupes se sont réunis à quelques reprises mais le résultat concret de leurs travaux n’est pas encore évident, malgré une volonté claire des politiques d’accélérer les choses. Les parlementaires ont voté à l’unanimité en juin 2009 une proposition de loi visant au développement de la RSE qui prévoit notamment d’allouer 10% du capital du fond de réserve de la sécurité sociale à des investissements socialement responsables et généralise le principe de reporting par les entreprises sur les 3 aspects fondamentaux que sont l’économico-financier, l’environnement et le social. La loi publiée la semaine dernière réaffirme ses dispositions et, on peut l’espérer, convertira le CERSE en un instrument plus efficace de la politique en matière de RSE.

La RSE n’est pas un concept nouveau en Espagne et depuis la mise en place en 1996 du programme Optima et ses plans d’actions positifs destinés à encourager l’égalité des chances entre femmes et hommes sur les lieux de travail, un long chemin a été parcouru, avec un dialogue constant et constructif entre l’État, les collectivités locales – dotés de davantage de compétences qu’en France – les syndicats et les entreprises. Cette capacité de dialogue a conduit à des avancées notables, comme la création d’un comité technique d’experts de la RSE dès 2003 au sein du Ministère du Travail, ou encore l’approbation par le Parlement en 2007 de la loi sur l’égalité, destinée´à garantir l’égalité réelle dans les secteurs public et privé. Beaucoup reste à faire dans ce domaine, comme par exemple la présence des femmes dans les Conseils d’Administration des entreprises que la loi de 2007 fixe à 40% minimum en 2015. L’Espagne a néanmoins progressé ces dernières années, passant de 6,9 a 9,3% entre 2009 et début 2011 (selon un rapport récent de GovernanceMetrics International), le pourcentage des entreprises avec au moins une femme membre du Conseil d’Administration est passé lui de 60,9 a 74,4% sur la même période, ce qui en fait la meilleure progression au niveau mondial, en deuxième position, juste derrière la France.

Je suivrai avec intérêt l’évolution de la loi du 4 mars 2011 et son application à travers le CERSE et vous tiendrez au courant sur ce blog. En attendant n’hésitez pas à m’envoyer vos questions, commentaires ou suggestions.

Annonce de la Publication d’un Nouveau Livre sur les Acteurs du Développement Durable dans les Entreprises

Cet article de Lavinia Weissman a été publié pour la première fois dans le magazine The Story of Meaningful Use

La maison d’édition John Wiley (éditeurs depuis 1807) annonce la publication en Juin 2011 du livre d’Eric Lowitt, The Future of Value, résultat de ses travaux de recherche sur les entreprises leaders dans le domaine du développement durable.

Mon expérience me permet d’affirmer qu’il était grand temps qu’un ouvrage soit consacré à la valeur qu’apportent à leur entreprise les dirigeants champions de la responsabilité sociale. Le débat autour de la Responsabilité Sociale des Entreprises indique clairement que la sémantique utilisée pour décrire les concepts de RSE, développement durable ou encore investissement responsable, est bien souvent considérée comme un jargon qui dissuade ceux qui tentent de s’en approcher.
Lowitt propose, lui, une définition très simple du concept de développement durable :

Maximiser de manière durable la création de valeur apportée aux groupes d’intérêts de l’entreprise.
Je connais Eric depuis un moment déjà, grâce à ses recherches à l’Institut de la Performance d’Accenture et aussi à travers une connaissance commune. Après un passage comme manager chez  Deloitte, Eric a lancé sa propre entreprise en Décembre 2010, afin de terminer ses travaux de recherche et le livre qu’il s’était proposé d’écrire.

Eric Lowitt

Eric est l’une des personnes de mon entourage qui me comprend parfaitement quand je parle de l’idée d’un «laboratoire de recherche-action accélérée.” En effet, Eric a eu l’opportunité de participer à des projets de recherche-action dans toutes les sociétés faisant partie de la liste «Fortune Global 500.” Le détail de ses travaux de recherche, réalisée à travers des entretiens avec plus de 25 entreprises, considérées par Eric comme les “chefs de file dans le domaine du développement durable», constitue la base de son livre The Future of Value.

 
Les travaux de recherche d’Eric ont par ailleurs donné naissance à une initiative particulièrement intéressante. Avec le soutien d’Eric, certains des dirigeants au sein d’entreprises leaders en matière de développement durable, ont en effet adopté une approche collaborative qui servira de fondement au prochain volume de la série The Future of Value. Son objectif est d’identifier et de promouvoir les meilleures pratiques et les nouvelles solutions favorisant le développement durable au sein des entreprises, grâce une approche de changement systémique. Eric est le rédacteur en chef de cet ouvrage commun qui sera rédigé par les leaders interviewés pour le premier volume, ainsi que par d’autres dirigeants travaillant dans le domaine du capital-risque, le secteur public, l’administration de l’Etat et les collectivités locales.

Je commenterai régulièrement et annoncerai certains des nouveaux articles écrit par Eric et diffuserai également des annonces de nouveaux projets pouvant découler de ses travaux de recherche.  
Le projet est basé sur STEALTH (méthode de partage de ressources), ce qui illustre les compétences de leader d’Eric et son rôle de porteur de sens.
Le livre pourra être acheté à partir de Juin 2011 à travers Eric Lowitt et du magazine The Story Of Meaningful Use. Les participants à notre initiative de recherche bénéficieront d’une remise dans le cadre d’un achat anticipé (100 volumes minimum).

Pour plus d’informations, merci de contacter admin@ericlowitt.com

Lavinia Weissman

Anuncian la Publicación de un Nuevo Libro Sobre Liderazgo en Sostenibilidad

Este post de Lavinia Weissman fue publicado originalmente en la revista The Story Of Meaningful Use.

John Wiley Editorial (desde 1807) anuncia la publicación en junio del 2011 del libro de Eric Lowitt, The Future of Value, resultado de su investigación sobre las empresas líderes en el campo de la sostenibilidad.

Según mi experiencia, era necesaria desde hacía mucho tiempo la publicación de un libro sobre el valor que aportan a su compañía los líderes que promueven la Responsabilidad Social de la Empresa. El debate en torno a la Responsabilidad Social de la Empresa demuestra claramente que la semántica utilizada para describir los conceptos de RSE, sostenibilidad o inversión responsable suena a jerga para muchos y disuade a quien intenta acercarse a ellos.

Lowitt propone una definición muy sencilla:

SOS-TE-NI-BI-LI-DAD

Maximizar de manera duradera la creación de valor para los grupos de interés de la empresa.

Conozco a Eric desde hace tiempo, en particular a través de su trabajo de investigación en el Instituto de Alto Rendimiento de Accenture y gracias a una persona que reside en mi zona. Después de un periodo como manager en Deloitte, Eric inició su propio negocio en diciembre del 2010, además de acabar el libro de investigación que se había propuesto escribir.

Eric Lowitt

Eric es una de las personas en mi entorno que me entiende a la perfección cuando hablo de la idea de un “Laboratorio de Investigación-Acción Acelerada”. De hecho, Eric ha participado en proyectos de investigación-acción en todas las empresas que forman parte de la lista de “Global Fortune 500”. Los detalles de su trabajo de investigación, respaldado por entrevistas a más de 25 de esas empresas, consideradas  por Eric como las  “líderes en sostenibilidad del mercado”,  constituyen la base de su libro The Future of Value.

Del trabajo de investigación de Eric ha surgido una pauta de discusión muy interesante. Con el apoyo de Eric, algunos de los ejecutivos que pertenecen a los “líderes en sostenibilidad del mercado”, han adoptado un enfoque común que servirá de base para el próximo volumen de The Future of Value. Su objetivo es identificar y promover buenas prácticas y nuevas soluciones que sustenten un desarrollo sostenible a través del cambio sistémico. Eric será el jefe editorial del próximo libro que coescribirán los ejecutivos que colaboraron en el primer volumen, junto con otros líderes en el campo del capital riesgo, del sector público, de la administración del Estado y de las comunidades territoriales.

De manera regular, iré comentando y anunciando nuevos artículos del blog de Eric o reseñas de proyectos que puedan surgir  de los trabajos  de investigación de los líderes

El proyecto está basado en STEALTH (metodología de intercambio de recursos), lo que ilustra las habilidades de liderazgo de Eric y su capacidad de inspirar a los demás.

El libro se podrá comprar a partir de junio del 2011 a través de Eric Lowitt y de The Story Of Meaningful Use.  Los participantes en nuestra iniciativa de investigación podrán beneficiarse de un descuento por venta anticipada. Se puede contactar con admin@ericlowitt.com para conseguir más información.

Lavinia Weissman

The Benefits of Sustainability Employee Engagement

Why should you engage your employees in sustainability? Employees are a company’s essential stakeholders, its “most valuable assets” as often stated in mission statements. John Drummond, the CEO of Corporate Culture who will be speaking on employee engagement at  the Economist Sustainable Business Summit on March 17 in London considers that “an organization is its employees“, and therefore, a natural component of its sustainability strategy.

In a recent blog post, CSR Consultant Celesa Horvath offers an interesting insight into the benefits of employee engagement in sustainability.

She writes that in her experience,” early employee engagement enables the development of a bespoke approach to CR and sustainability that is relevant and sensitive to the realities of each specific organization, and which enjoys a high degree of support and buy-in from the outset.”

Engaging employees in sustainability is a perfect opportunity, especially for SMBs, to initially define – or measure the efficiency of – a company’s sustainability strategy.

Other benefits of employees engagement are:

  • Identify and promote internal talent and drive loyalty
  • Inspire staff and impact individual and collective behaviors within or outside the workplace
  • Find solutions to specific sustainability issues
  • Help achieve specific business targets
  • Impact employees motivation
  •  Help attract and retain talent
  •  Make your employees your most valuable “sustainability ambassadors”

Both John and Celesa, acknowledge the fact that the first step towards a successful employee engagement in sustainability is to ensure a clear commitment at the  Board level and a consistent message across the company in case of a “top-down” initial approach. I’ve written in a previous post how important, and under-estimated, is the role of middle management in this process. 

In a recent round-table about employee engagement, participants highlighted the interest of  “an integrated approach, blending top-down & bottom-up ideas” in order to improve sustainability management across departments, employee communications and to inspire the change.

The main idea here is that top management should define the strategic roadmap and then involve employees in defining the ‘how to’, a topic that I will address in a next post.

 Top-down roll out may also be appropriate to meet specific ‘efficiency’ goals. Expert Glennon Franklin, Director of Strategic GreenSource, writes in a recent blog post that “in this stagnant economy, everyone is focused on cutting costs to drive higher profitability” and that  “getting your employees engaged in sustainable business practices is a quick and efficient way to achieve those savings.”

I usually find it hard  to engage employees & change behaviour around “dry goals” such as ‘cost-saving’, rules or restrictions (‘don’t; ‘use less’…).

 What do you think?